More  
Views
   
L'Iconograf
L’Iconograf

Je suis allé faire un petit tour à L’Iconograf, école qui propose une formation à la bande dessinée, à l’illustration et à l’image narrative, afin de me renseigner sur le studio I am a Dog qui développe actuellement son premier jeu vidéo : CIBOS. Je dois bien avouer que j’attends avec impatience de pouvoir jouer à la version finale de cette œuvre. Ne pouvant me résoudre à uniquement attendre en jouant à la pré Alpha (disponible ici) ; Laurent Siefer, créateur de l’univers de CIBOS qui a notamment travaillé comme graphiste chez Ubisoft sur le jeu Rayman Revolution, et Thierry Mary, directeur de L’Iconograf, ont sympathiquement accepté de répondre à mes questions.

Sélectionnés lors de l’Indie Game Contest 2015 ainsi que sur Square Enix Collective et présents à la Paris Games Week ; les CIBOS sont des créatures qui passent leur existence à travailler en ayant tous le même but : devenir le meilleur employé de la galaxie.

Une facette du jeu remet en perspective la société avec humour, mais l’important est le fun : jouer pour le plaisir

L’Iconograf regroupe le studio I am a Dog pour le côté jeu vidéo, et le label Watch pour l’édition numérique

Ce jeu est la première partie d’un plus gros projet. Par la suite, une deuxième réalisation traitera des vacances. L’un des CIBOS pourra partir en voyage certes, mais il faut garder à l’esprit que dans ce monde, la production reste la priorité principale. Sans rentrer dans des considérations politiques ou morales par rapport au travail, il y a derrière cette initiative l’idée de remettre en évidence ce qui est important dans l’existence en utilisant le second degré ; le but principal du jeu étant tout de même que le joueur s’amuse au maximum. La troisième partie traitera des congés payés, il va falloir attendre un peu pour avoir plus de détails à ce sujet.

Le jeu vidéo et la bande dessinée ont certes des liens pertinents, mais aussi des différences

Acquérir de l’expérience, des compétences et un savoir-faire, savoir quelles sont les ressources nécessaires pour faire un jeu, gérer le planning, le matériel… La création d’un jeu vidéo est bien différente de la création d’une bande dessinée.

Au départ le travail sur le jeu a été assez long car ils n’étaient pas dans l’urgence. Tant qu’ils n’étaient pas dans la production, ils pouvaient se permettre de prendre le temps de réfléchir pour savoir quel type de jeu était le plus opportun à réaliser, à la fois par rapport au savoir-faire, mais aussi par rapport à un éventuel marché (qui peut être intéressé par le jeu proposé) ; en sachant qu’il y a énormément de jeux qui sortent et pour tous les goûts. Ils ont pu observer cet aspect à la Paris Games Week : arriver à exister en faisant un bon jeu.

Un univers graphique pertinent et personnel

Pourquoi créer le studio I am a Dog ? L’intérêt était d’intégrer des univers graphiques en partant d’une démarche d’auteur et de développer des éléments dans ces univers. Un même intérêt que l’on retrouve dans le label numérique Watch, où des univers graphiques sont également créés. Par l’intermédiaire du studio, le but est d’essayer de développer mais sous forme de jeux vidéo. Les deux amis et associés croient en la dimension transmédia ; CIBOS vient de l’univers du jeu vidéo, mais rien ne dit qu’une bande dessinée à l’image de ce monde ne verra pas le jour par la suite.

La thématique du travail touche tout le monde et permet donc d’accrocher le joueur ce qui va avoir pour effet de lui donner envie de découvrir cet univers.

Dans ce premier jeu, on propose au joueur un défi : celui d’affronter d’autres joueurs pour être le meilleur. Il y a une logique de compétition, il ne faut pas s’entraider (même s’il y aura une partie où il sera possible de faire des équipes de deux contre deux). Dans les prochains jeux, la dimension « aventure » sera bien plus présente. Laurent : « Lionel Courgnaud s’occupe de la partie développement du jeu. C’est quelqu’un qui s’occupe du code et qui est dans des choses que l’on va qualifier de plus cartésiennes ; mais il a quand même un grand sens de l’image et de la mise en scène puisqu’il a fait deux albums de bande dessinée. C’est intéressant d’avoir quelqu’un qui a des compétences techniques mais aussi une grande sensibilité à l’image et qui peut vraiment pousser le projet dans le bon sens ».

Des stagiaires sont intervenus à différents moments du développement du jeu et ont permis d’apporter un regard neuf sur le projet tout en améliorant leurs compétences et leur expérience. Thierry : « Il faut s’impliquer dans le projet, au-delà de « je fais juste mon stage parce que je suis obligé de faire un stage » ; et pour ça il faut que l’on soit capable nous de leur donner la possibilité d’exprimer leurs propres envies et créativité et de laisser une place à leurs propres idées et propositions ».

Selon les deux associés, le game designer, qui met en place des systèmes de jeu, a un travail qui dans l’absolu peut être réalisé par beaucoup de gens. Mais ce qui est beaucoup plus compliqué, c’est de voir comment les personnes vont utiliser ces systèmes là et les transformer. Il faut savoir être à l’écoute et ne pas chercher à imposer un point de vue, il faut observer comment tout cela évolue et si l’on va dans la bonne direction ou au contraire revoir complètement le concept à la base. Une idée peut marcher sur le papier en discutant, mais confrontée à la réalité peut aboutir à une catastrophe. Il faut être capable de faire le deuil de ce que que l’on croyait être une bonne idée parce que cela ne marche pas et être capable de gérer son propre égaux.

Et Watch dans tout cela ?

Avant de revenir vers le jeu vidéo, Laurent était un auteur de bande dessinée et un illustrateur. Il a publié des albums de BD et récupérait 8% du montant brut de l’album quand il se vendait 15€. Aujourd’hui, avec le numérique, il y a une répartition des droits qui peut être plus intéressante pour les auteurs. Pour un auteur qui commence, ce dernier peut avoir une diffusion assez large et importante, en anglais et en français, et s’ouvrir à un public beaucoup plus international. Il s’agit d’une opportunité pour un jeune auteur qui aura plus de mal à rentrer chez un éditeur traditionnel. Chez ce genre d’éditeur, en terme d’investissement il y a l’impression, le coût de la diffusion, de la distribution, du libraire, la gestion des retours, etc. donc beaucoup d’enjeux économiques ; d’autant plus que l’éditeur traditionnel a plutôt tendance à faire confiance à des auteurs avec lesquels il a déjà travaillé.

Dans le milieu de la bande dessinée, en une vingtaine d’années, le nombre d’albums disponibles a été multiplié par cinq et le nombre de lecteurs par deux. Thierry : « 
Le gâteau est deux fois plus gros, mais il y a cinq fois plus de personnes qui veulent une part, et forcément, cela créé un problème d’offre et de demande ». Il n’y a jamais eu autant de livres qu’aujourd’hui, et beaucoup de ces ouvrages sont intéressants et pertinents au niveau de la création. La France est un pays où la bande dessinée est très vivante, la proposition est importante tout comme la variété de styles graphiques. Pour Thierry Mary, Laurent Siefer, et leur acolyte Stéphane Ladouceur, leur but est de proposer cette diversité éditoriale et de montrer toutes les possibilités de narrations, de styles graphiques, d’univers etc. Proposer le choix parmi toutes ces composantes est ce qui motive le plus les trois associés. Laurent : « En terme de création, il s’agit d’un milieu extrêmement varié et riche, et c’est un vrai bonheur de pouvoir accompagner tous ces auteurs à créer leur univers, leurs histoires, et mettre en avant toutes ces propositions ».

Vous voulez en savoir plus sur L’Iconograf ? L’école vous ouvre ses portes le samedi 19 mars de 10h à 18h !

Le site de l’Iconograf
Le site de CIBOS
Le site de Watch


L’Iconograf et ses multiples facettes

About The Author
-

You may use these HTML tags and attributes: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <s> <strike> <strong>